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Le Centre de transfusion sanguine du Sanwi est confronté à des problèmes qui vont du manque de sang à l’absence de laboratoire pour les analyses.

 

Grand pourvoyeur de sang brut selon ses responsables dans le Sanwi, le Centre de transfusion sanguine (Cts) d’Aboisso est paradoxalement anémié. Ouvert depuis le 10 octobre 2010, le centre fonctionne certes, mais avec beaucoup de difficultés. Le manque de personnel et de matériel de travail sont les principales difficultés qui entravent le bon fonctionnement de cette structure. De la sensibilisation des populations à la distribution de poches de sang étiquetées (déjà traités) en provenance d’Abidjan aux patients, en passant par les prélèvements, la collecte, la garde, c’est une véritable peine pour le Dr N’Guessan Antoine, directeur du centre. Cette structure doit fournir régulièrement du sang qu’il expédie à Abidjan. En retour, Aboisso reçoit des poches de sang étiquetées (déjà traitées) pour subvenir aux besoins de la population. Les collectes, faut-il le souligner, se font après moult difficultés d’autant plus que le centre manque de moyens matériels, à en croire M. N’Guessan. «Nous faisons des activités de prélèvement et de collecte de sang. Nous avons commencé à distribuer des poches de sang aux patients depuis janvier 2011. Nous prélevons du sang aux donneurs bénévoles préalablement sensibilisés au don de sang. N’ayant pas de laboratoire pour tester le sang, nous l’acheminons brut sur Abidjan pour recevoir en retour des poches étiquetées pour les patients. Toutes ces activités nécessitent du matériel et des moyens. Parce qu’il faut aller trouver les gens là où ils sont, hors d’Aboisso, dans les villages, pour les sensibiliser et ensuite les prélever. A cela, il faut ajouter l’acheminement du sang brut à Abidjan et le retour des poches de sang étiquetées que le Centre national de transfusion sanguine (Cnts) ne peut pas toujours assurer dans les délais raisonnables. Pourtant, nous n’avons pas de budget de fonctionnement ni de véhicule de travail. C’est compliqué», a expliqué M. N’Guessan, visiblement préoccupé par la situation.

Des problèmes qui…

La tâche est d’autant plus ardue que le directeur manque de personnel. Les collaborateurs de M. N’Guessan sont des bénévoles, sans salaire. «Je travaille actuellement avec des bénévoles. Il y a des choses qu’on ne peut pas leur demander. Ils ne sont pas rémunérés. Cela fait que je suis quasiment seul au four et au moulin. C’est très dur pour moi », a-t-il relevé. Pourtant, la demande de sang est forte à Aboisso. « La demande est en moyenne de dix (10) poches de sang par jour », a indiqué le praticien. En plus, après traitement, le Sanwi reçoit souvent une quantité largement inférieure à la quantité envoyée. Il faut donc, selon M. N’Guessan, assurer régulièrement la collecte et en collecter suffisamment pour espérer avoir beaucoup en retour. Par ailleurs, la non-connexion d’Aboisso à Abidjan (réseau défaillant), ne permet pas actuellement de prendre les anciens donneurs. Il serait souhaitable qu’on pense à rééquiper convenablement cette structure incontournable au Centre hospitalier régional (Chr). De nombreuses vies humaines en dépendent.

…seront résolus avec le temps

Sans rejeter du revers de la main les problèmes évoqués par le directeur du centre de transfusion du sanwi, le Dr Konaté Seydou, directeur du Centre national de transfusion sanguine (Cnts) apporte quelques précisions. Selon lui, le centre de transfusion sanguine d’Aboisso a pour mission principale la collecte et la distribution du sang. «C’est un centre très récent (octobre 2010) qui ne doit pour l’instant pas disposer de laboratoire à cause de sa faible productivité (3 poches par jour). Pour disposer d’un laboratoire d’analyse de sang et de produits sanguin, il faut être à mesure de faire quotidiennement des collectes d’au moins 25 poches. Ainsi le laboratoire peut fonctionner au moins tous les 4 jours. Il ne sert à rien de mettre en place un laboratoire qui ne sera pas fonctionnel», a précisé le directeur qui a par la même occasion affirmé que les responsables du centre de d’Aboisso doivent sensibiliser la population afin que le don de sang soit une habitude. Le patron du Cnts a également révélé qu’au niveau national, seuls le Cnts et le centre de transfusion de Daloa disposent d’un laboratoire. «Je tiens d’ailleurs à préciser que ces deux laboratoires sont suffisants pour analyser toutes les poches collectées au niveau national», a relevé le patron du Cnts. Quant aux autres problèmes relatifs au manque de personnel et de matériel, Dr Konaté a relevé que les débuts sont toujours difficiles. «Cette structure vient d’être mise sur pied et c’est maintenant qu’elle est en train de prendre son envol. Les débuts sont toujours difficiles, mais dans quelques années, tout rentrera dans l’ordre», a-t-il promis. 


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